Mon frère, mon amour - Glaubenberg (2017)

Commentaires des clients

• Très bon !

  Écrit le 08. avril 2024 par Bibo.

  J’avais envie de voir un film suisse, pour changer.
  Ça faisait longtemps.
  Et qu’est-ce qui s'est passé ? Paf ! Je suis tombé sur un film incestueux.
  Je me suis dit «Bah Bravo !»
  Et pourtant… je suis tombé sur une petite perle !!!
  
  Pour une fois que je vois un film suisse sans Melanie Winiger ! ;-)
  Non, pas que je ne l’aime pas, mais j’avais l’impression qu’elle était partout, à une époque.
  D’accord, "À vos marques, prêts, Charlie! (Achtung, Fertig, Charlie!)" était très sympa, mais avouons que «Breakout» n’était vraiment pas terrible.
  Bref !
  
  Ici, c’est la jeune actrice Zsofia Körös qui est totalement bluffante et d’une justesse incroyable dans son jeu. Elle m’a scotché. Et c’est dangereux, car on tombe sous le charme d’une mineure en regardant un film comme ça et on sent que le réalisateur nous mène par la baguette et nous amène là où il l’a décidé. Je n’ai pas encore vu les films comme Lolita, mais je suppose que ça crée les même émois.
  
  Je ne sais pas grand-chose sur Zsofia, je ne connais pas ses origines, ni son parcours, mais elle porte le film à merveille. Elle arrive à passer d’une émotion à une autre très rapidement avec une aisance déconcertante.
  
  Le film mélange les cultures avec beaucoup de naturel. Il y a des francophones qui passent à un moment donné et des touristes qui parlent en anglais aussi et le personnage principal fait de son mieux pour communiquer. Chose marrante : il est vrai que parfois, même en Suisse, on se met à parler anglais avec les suisses allemands, alors que ce n’est pas une des quatre langues nationales du pays. La quatrième langue est le romanche, si jamais, pour ceux qui l’auraient oublié.
  
  Ce film ne sombre pas dans la perversion comme tant d’autres. Il garde un côté subtile qui ,pour moi surtout, est essentiel. Ce n’est pas un film avec des baisers passionnés, langoureux ou des scènes de sexe embarrassants interminables. Il arrive à installer le malaise, à montrer pleinement le côté tordu de la situation et reflète pleinement la folie de l’obsession.
  
  Alors, je ne vais pas dire que c’est un chef-d’œuvre, même si j’ai adoré, mais j’ai retrouvé espoir au cinéma suisse, même si il est évident que les suisse-allemands sont encore en avance sur les romands.
  
  Il y a, hélas, trop de scènes qui coupent le rythme, mais qui rajoutent de la poésie à l’image, car on s’y perd et on se demande : qu’est-ce qui est encore la réalité ? Est-ce que ceci vient réellement de se passer ou ce n’était encore qu’un fantasme ?
  Du coup, à la fin, il y a plein de scènes où l’on se demande qu’est-ce qui s’est vraiment produit et qu’est-ce qui était juste dans la tête de la personne principale du film. Mais ça reste un très bon moment dramatique, assez convainquant, prenant et qui fait réfléchir encore plus loin. Car quand on pense à inceste, on pense avant tout à abus. Pas à consentement ou sœur qui tombe réellement amoureuse d’un frère.
  
  Les personnages sont tous chouettes (le frère, les parents, le pseudo petit copain...), bien que pas trop creusé en profondeur. C’est vraiment l’actrice qui porte l’essentiel. Chapeau bas à elle !